La filière viticole est en danger. Attaquée, sans cesse dévalorisée, elle fait l’objet de vaines polémiques : on l’accuse désormais de favoriser les attitudes outrancières en matière de consommation de vin. Et peu à peu, s’opère un infléchissement sémantique dangereux : car promptes à condamner toute consommation d’alcool, les institutions étatiques opèrent « un glissement [sémantique passant] de la lutte contre les abus à un système de fin de la consommation», indique Pascal Bobillet-Monno. Interrogé par le Parlement le 29 juin 2016, le Directeur de la CNAOC tire la sonnette d’alarme. Le dernier rapport de la Cours des Comptes (15 juin 2016) sur les Politiques de lutte contre les consommations nocives d’alcool, n’a-t-il pas remis en doute l’existence d’une consommation de vins et spiritueux exempte de tout risque ? Augmentations des restrictions financières, instauration d’un prix minimum, encadrement méticuleux de la publicité,… : tout semble être mis en œuvre pour atténuer la consommation d’alcool.
Du côté du gouvernement, on se fait promptement écho de ce rapport. Le Premier Ministre semble ainsi préparer une prise de mesures drastiques. Contrôles, étiquetage des calories, des ingrédients, de logos sanitaires obligatoires,… : le futur Plan National Nutrition Santé risque de contenir autant de mesures contraignantes étouffant un peu plus nos viticulteurs. Les mesures financières qui vont être prises dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale ou dans le projet de loi finances pour l’année 2016 risquent-elles d’aller dans le sens de ces contraintes malheureuses ?
Pourtant, les grands groupes représentants la filière viticole ont été vigilants et ont proposé des campagnes publicitaires aux recommandations sanitaires exemplaires… Une précaution dont le Ministère de la Santé comme le Premier Ministre semblent faire fi ! En restreignant chaque jour un peu plus les moyens délivrés en faveur de la filière viticole, le gouvernement s’attaque non seulement aux acteurs d’un domaine d’activité prolifique mais également à un aspect de la culture française ayant largement contribué au rayonnement de son image à l’international. Soucieuse de ce trésor patrimonial, la Ligue du Sud aura à cœur de défendre ardemment cette filière sans cesse menacée !